10 conseils pour réduire l’impact environnemental et social des vidéos
À l’ère du numérique, la consommation de vidéos en ligne a explosé. Que ce soit pour le divertissement, la communication ou l'information, la vidéo est omniprésente dans notre quotidien.
Cependant, cette habitude n'est pas sans conséquences. En effet, la production et la diffusion des vidéos en streaming génèrent une empreinte environnementale significative, tout en posant des défis sociaux en matière d'accessibilité.
Face à cette réalité, il devient urgent d'adopter des pratiques responsables pour minimiser l'impact de nos contenus audiovisuels.
Cet article vous propose 10 bonnes pratiques pour réduire l'empreinte environnementale et sociale de vos vidéos, tout en conservant leur efficacité et leur attrait.
Pourquoi faut-il réduire l’empreinte de nos vidéos ?
Quand on parle d’usages numériques, l’habitude qui consomme le plus d’énergie et qui pollue le plus, c’est le visionnage de vidéos en streaming. Aujourd’hui, la vidéo utilise 80 % des données du web répartis de la manière suivante :- 34 % de vidéos à la demande (VOD) comme Netflix, Amazone Prime ou Disney + par exemple,
- 27 % de vidéos pornographiques,
- 21 % de vidéos tout public avec 95 % d’entre elles hébergées sur YouTube,
- 20 % de streaming TV, vidéo en live comme Skype ou Teams, télémédecine, vidéo-surveillance…
- 18 % de vidéos hébergées sur les réseaux sociaux et autres sites.
Sources : Pollution numérique : du clic au déclic - Qu’est-ce qu’on fait ?
Réduire l’empreinte environnementale des vidéos
Comment écoconcevoir ses vidéos ? Découvrez des bonnes pratiques concrètes pour réduire l'empreinte environnementale de vos vidéos.
Bonne pratique n°1 : Utilité de la vidéo
Que vous soyez community manager, créateur de contenu, chargé de communication, chargé de production ou tout autre métier lié à la vidéo : la première étape en tant que concepteur de vidéos, c’est de réduire le nombre de vidéos postées !
Questionnez-vous sur l’utilité du format vidéo. À quel objectif répondez-vous avec ce support ?Peut-on y répondre avec un podcast, une infographie ou encore mieux, un simple texte ?
Cependant, la vidéo est un format très intéressant pour toucher ses cibles. Il est donc parfois incontournable de passer par la vidéo.
Bonne pratique n°2 : Choix de l’animation
Encore une fois, questionnez-vous sur l’objectif et le message à faire passer dans votre vidéo.
Pouvez-vous utiliser la technique du motion design pour remplacer les éléments filmés ? Cette technique semblerait la plus efficace pour réduire l’empreinte environnementale de ses vidéos.
Quand on établit le bilan carbone d’une production en motion design par comparaison à un film classique (sur Carbon’ Clap par exemple), on s’aperçoit que les économies réalisées par l’absence de tournage (moins de matériel électronique, moins de déplacements…) sont loin d’être négligeables !
Bien entendu, il faut comparer des vidéos sur des budgets à peu près équivalents, parce qu’un film en motion 3D qui nécessite une équipe de 10 graphistes pendant 2 mois avec une render farm aura bien évidemment un impact supérieur à un film de 2 min tourné avec un appareil photo ! …quoique, si le film en question a nécessité des voyages en avion…🤔
En tous cas, les calculs d’un motion en 2D impacteront à peine le bilan carbone car la majorité de l’impact se fait sur la production du matériel plutôt que sur son utilisation.
Boris Butaeye – Light. Communication
Si vous faites le choix d’un film vidéo, éviter les tournages lointains. Dans le meilleur des cas, réutilisez d’anciens rush pour vos plans de coupe.
Bonne pratique n°3 : Format de diffusion
Si vous avez un plan de communication défini, vous devez savoir à l’avance quel sera l’usage de votre vidéo : diffusion sur les réseaux sociaux uniquement, pour votre site web en pleine page, pour votre intranet…Écoconcevoir ses vidéos, c’est aussi anticiper le format de diffusion.
Globalement, sur le web en général, il est inutile de filmer et d’exporter vos vidéos dans un format supérieur à 1080p.
Pour aller encore plus loin, une vidéo destinée aux réseaux sociaux ne nécessite pas plus que du 720p.Ce qu’il faut retenir : oubliez la 4K pour vos vidéos web !
Bonne pratique n°4 : Compression de la vidéo
Ça y est, votre vidéo est montée et exportée au bon format.
Je vous montre comment réduire à nouveau le poids de votre vidéo.
Il existe un outil gratuit nommé HandBrake qui permet de compresser jusqu’à 80 % du poids de vos vidéos.The Shift Project a conçu un tutoriel pour y parvenir en moins de 5 minutes.
Bonne pratique n°5 : Lieu de publication
Dans la bonne pratique n°3, j’indiquais qu’il fallait anticiper la publication de sa vidéo pour choisir le bon format. Bien souvent, lorsque nous créons une vidéo, celle-ci n’est pas diffusée que sur un canal.
Cependant, si vous publiez votre vidéo en natif sur chaque réseau social et chacun de vos sites, c’est comme si vous publiiez une vidéo différente par plateforme.
Alors qu’est-ce qu’on fait ?
On choisit une plateforme unique, comme YouTube ou PeerTube par exemple, pour publier sa vidéo. Ensuite, vous n’aurez qu’à utiliser le lien ou un lecteur intégré pour partager votre vidéo sur les différents canaux.
Réduire l’empreinte sociale des vidéos
Maintenant que nous avons vu comment réduire l’impact environnemental de ses vidéos grâce à l’écoconception, penchons-nous sur l’accessibilité des vidéos. C’est-à-dire comment rendre vos vidéos compréhensibles et utilisables par tous ?
Bonne pratique n°6 : Sous-titrage des vidéos
Pour les personnes sourdes, malentendantes ou tout simplement pour les personnes qui ne peuvent pas regarder vos vidéos avec le son, il est nécessaire de fournir des sous-titres avec vos vidéos.
Ces sous-titres permettent de retranscrire à l’écrit toutes les paroles tout en différenciant les différents intervenants ; mais aussi les bruits utiles à la compréhension.
Au niveau de leur design, ceux-ci doivent être lisibles (attention au contraste entre votre texte et le fond) et suffisamment grands.
Pour être sûr d’être lisible par tous, il est conseillé d’importer un fichier de sous-titres .srt en plus de votre vidéo, plutôt que d’intégrer les sous-titres directement à votre montage vidéo. Grâce à ce fichier, chaque utilisateur sera libre d’activer ou non les sous-titres, de gérer la taille, la couleur ou encore la police des sous-titres.
Bonne pratique n°7 : Audiodescriptions des vidéos
Lorsque l’on pense accessibilité des vidéos, c’est souvent le sous-titrage qui arrive en premier dans les esprits.Pourtant, il ne faut pas négliger l’audiodescription. L’audiodescription peut être nécessaire pour les personnes malvoyantes ou aveugles afin de comprendre les actions de la vidéo ou encore les textes incrustés.
Bonne pratique n°8 : Version en langage des signes
Plus rare, car demande plus de temps, des compétences particulières et un budget qui peut être conséquent, mais vous pouvez également proposer une transcription de vos vidéos en langage des signes.
Bonne pratique n°9 : Transcription textuelle des vidéos
Faîtes un pas de plus vers une vidéo accessible à tous en proposant une transcription textuelle.La transcription textuelle se présente sous forme de texte reprenant l’ensemble des dialogues, bruits et actions de votre vidéo.
Elle peut notamment servir pour les personnes ne pouvant pas accéder à votre vidéo.
Bonne pratique n°10 : Choix du lecteur multimédia
Vous avez maintenant mis en place toutes les bonnes pratiques pour concevoir une vidéo écoresponsable et accessible.
Et là, c’est le drame. Votre lecteur de vidéo n’est pas accessible !
Mais qu’est-ce que c’est un lecteur multimédia accessible ?
C’est un lecteur qui dispose à minima d’un bouton « Lecture / Pause » et d’un bouton pour activer ou désactiver le son. Ces boutons doivent être utilisables avec la souris comme avec le clavier.
Pour faire encore plus accessible, votre lecteur peut aussi disposer des fonctions de réglages du volume, d’affichage des sous-titres / de l’audiodescription ou encore de la barre de progression.
En intégrant ces 10 bonnes pratiques dans votre processus de création vidéo, vous pouvez non seulement réduire l'empreinte environnementale de vos contenus, mais aussi les rendre plus accessibles à tous.
En questionnant systématiquement l'utilité de chaque vidéo, en optant pour des techniques de production plus économes en ressources, et en choisissant des formats de diffusion adaptés, vous contribuez à un usage plus responsable du numérique.
De plus, en rendant vos vidéos accessibles à travers des sous-titres, l’audiodescription, ou la transcription textuelle, vous faites un pas de plus vers l’inclusion.
Adopter ces pratiques n'est pas seulement une démarche écologique et sociale, c'est aussi un gage de qualité et de respect envers votre audience. Ces bonnes pratiques doivent s'ancrer dans une démarche globale d'accessibilité. Vous devez donc également mettre en accessibilité votre site internet, vos PDF ou encore vos publications sur les réseaux sociaux.
Spécinov peut former vos équipes à initier cette démarche.